Les droits LGBT sont devenus l'objet d'un débat intense dans ce pays majoritairement catholique à l'approche d'élections parlementaires prévues à l'automne.
Le chef du parti au pouvoir Droit et Justice (PiS) Jaroslaw Kaczynski, qui a qualifié la communauté LGBT de "menace" pour le pays lors des élections européennes de mai, a fait de cette question l'une des priorités dans la campagne de son parti, en écho à des déclarations répétées de l'Eglise catholique polonaise.
Sur les autocollants, une grande croix noire barre un arc-en-ciel symbole du mouvement LGBT, avec la légende: "Ceci est une zone sans LGBT". Cette légende se réfère au mouvement engagé depuis les déclarations de Jaroslaw Kaczynski par des entités locales polonaises, souvent liées au PiS, qui adoptent des résolutions pour se déclarer "zones libres de l'idéologie LGBT".
La distribution des autocollants intervient après un week-end marqué par l'attaque par des supporteurs de football aux sympathies ultranationalistes d'une Gay Pride, la première organisée à Bialystok (est).
Le Premier ministre Mateusz Morawiecki (PiS) a condamné les violences mais pas la campagne anti-LGBT. Dimanche, son ministre de l'Education Dariusz Piontkowski a estimé que "cela peut valoir la peine de s'interroger sur l'organisation de tels événements à l'avenir".
Des responsables politiques de gauche et Robert Biedron, le dirigeant ouvertement gay du nouveau mouvement Printemps, ont annoncé pour dimanche une manifestation "Zone libre de violence" à Bialystok.
L'édition polonaise du magazine américain Newsweek a distribué des autocollants montrant un coeur souriant aux couleurs rouge et blanche du drapeau polonais. Pawel Rabiej, adjoint au maire de Varsovie, avait porté plainte vendredi, avec le principal parti d'opposition, la Plateforme civique (PO, centre), contre Gazeta Polska après la présentation sur Twitter des autocollants anti-LGBT.
Le gouvernement avait critiqué vendredi l'ambassadrice des Etats-Unis Georgette Mosbacher pour son soutien apporté à la défense des droits des minorités sexuelles, après sa dénonciation du projet de Gazeta Polska.
Les derniers sondages d'opinion suggèrent que le PiS pourrait être reconduit au pouvoir lors du scrutin attendu pour octobre.
Rédaction avec AFP
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