L'hebdomadaire Gazeta Polska a joint des autocollants représentant une grande croix noire barrant un arc-en-ciel symbole du mouvement LGBT, avec une inscription: "Ceci est une zone sans LGBT", à son édition de mercredi.
"Le tribunal a ordonné le retrait des autocollants à titre provisoire", a déclaré à l'AFP Me Sylwia Gregorczyk-Abram qui représente Bartosz Staszewski, militant LGBT qui a déposé la demande. Le tribunal a pris sa décision mercredi. "La cour a également demandé au plaignant de déposer une plainte officielle pour la violation des droits personnels d'ici quinze jours", a-t-elle ajouté.
"Nous allons déposer une telle plainte. Nous allons demander des excuses, mais nos revendications dépendront du comportement de l'éditeur de Gazeta Polska et si les autocollants seront retirées ou pas", a déclaré à l'AFP Me Michal Wawrykiewicz qui représente également le plaignant.
Une deuxième demande de retrait des autocollants a été déposée par un groupe de cinq personnalités polonaises, dont la réalisatrice de cinéma Agnieszka Holland.
Les droits LGBT sont devenus l'objet d'un débat intense dans ce pays catholique à l'approche des législatives prévues à l'automne. Le chef du parti au pouvoir Droit et Justice (PiS) Jaroslaw Kaczynski, qui a qualifié la communauté LGBT de "menace" pour le pays, a fait de cette question l'une des priorités dans la campagne de son parti, en écho à des déclarations répétées de l'Eglise catholique.
L'inscription sur les autocollants se réfère au mouvement engagé par des entités locales polonaises, souvent liées au PiS, qui se déclarent "zones libres de l'idéologie LGBT".
Samedi, une Gay Pride, la première organisée à Bialystok (est) a été violemment attaquée par des supporteurs de football ultranationalistes. Le Premier ministre Mateusz Morawiecki (PiS) a condamné les violences mais pas la campagne anti-LGBT.
Des responsables politiques de gauche et Robert Biedron, le dirigeant ouvertement gay du nouveau mouvement Printemps, ont annoncé pour dimanche une manifestation "Zone libre de violence" à Bialystok.
L'édition polonaise du magazine américain Newsweek a quant à elle distribué des autocollants avec l'inscription "zone libre de haine". L'ambassadrice des Etats-Unis Georgette Mosbacher a apporté, sur Twitter, son soutien à la défense des droits des minorités sexuelles, après sa dénonciation du projet de Gazeta Polska, ce qu'il lui a valu une critique du gouvernement.
Les derniers sondages d'opinion suggèrent que le PiS pourrait être reconduit au pouvoir lors du scrutin attendu pour octobre.
Rédaction avec AFP
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