e-llico.com mobile
 
  
  Santé / VIH
 
 
 Baisse significative des nouveaux diagnostics de séropositivité en France - VIH / Sida   
VIH / Sida
Baisse significative des nouveaux diagnostics de séropositivité en France
 

Près de 6.200 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2018, soit une baisse "significative" de 7 % par rapport à l'année précédente, a annoncé mercredi l'agence sanitaire Santé publique France.

 
 
 
 

Cette diminution, qui reste toutefois à confirmer "avec le recul d'une année supplémentaire", intervient "après plusieurs années de stabilité", a souligné Santé publique France.

Selon l'agence sanitaire, 6.155 personnes ont découvert leur séropositivité en France l'an dernier, contre 6.583 en 2017 (le chiffre pour 2017 ayant été affiné par rapport au précédent bilan fin mars, qui se montait à 6.400). Deux-tiers de ces personnes sont des hommes et un tiers des femmes.

Les endroits les plus touchés sont l'Île-de-France, les Antilles et la Guyane.

Parmi les personnes qui ont découvert leur séropositivité en 2018, plus de la moitié a été contaminée par rapports hétérosexuels (56 %). Les rapports sexuels entre hommes représentent 40 % des contaminations, et l'injection de drogues avec des seringues contaminées 2 %.

Plus de la moitié (56 %) des découvertes de séropositivité en 2018 concerne des personnes nées à l'étranger (dont les deux-tiers dans un pays d'Afrique subsaharienne). Parmi les personnes contaminées par rapport hétérosexuels, 75 % sont nées à l'étranger (essentiellement en Afrique subsaharienne, pour 8 de ces personnes sur 10).

De 2013 à 2018, le nombre de découvertes de séropositivité a diminué "de façon significative" (-19 %) chez les personnes nées en France, souligne Santé publique France. Cela concerne aussi bien les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (-16 %) que les hommes et femmes contaminés par rapports hétérosexuels (-22 %).

Cette baisse pourrait être "expliquée principalement" par l'efficacité des traitements antirétroviraux, qui empêchent la transmission du virus par les personnes séropositives, ainsi que par "l'impact de la PrEP", traitement préventif destiné aux séronégatifs qui permet d'éviter tout risque d'infection par le VIH.

Aujourd'hui principalement utilisée par les hommes homosexuels, la PrEP est l'un des facteurs qui a permis la baisse de 16 % des nouveaux diagnostics de séropositivité à Paris entre 2015 et 2018, annoncée en septembre.

"Le déploiement de la PrEP doit se poursuivre et des travaux sont en cours pour permettre aux médecins généralistes d'initier une telle prophylaxie", a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué en commentant les résultats annoncés mercredi.

En revanche, le constat de baisse n'est pas vrai pour les personnes nées à l'étranger, pour lesquelles le nombre de découvertes de séropositivité est globalement stable entre 2013 et 2018. Et pour les hommes homosexuels nés à l'étranger, ce nombre a même augmenté de 38 % sur cette période.

"Il est donc nécessaire de poursuivre les actions engagées et de renforcer, en parallèle d'une approche en population générale, une approche ciblée en direction des populations les plus exposées au VIH", selon le ministère de la Santé.

Cette hausse de 38% constitue une "réalité alarmante" pour Aides, qui dénonce dans un communiqué "la dangerosité des politiques d'accueils migratoires actuelles qui laissent des milliers de personnes sans autres accès aux outils de prévention et de dépistages que ceux fournis par les associations". Si l'association de lutte contre le sida "se réjouit de la baisse globale des découvertes de séropositivité", elle "interpelle l'Etat sur les inégalités flagrantes que confirment ces nouvelles données".

Ces résultats sont annoncés alors que la France accueille mercredi et jeudi à Lyon une réunion du Fonds mondial de lutte contre le sida, qui va tenter de collecter 14 milliards de dollars pour financer ses actions.

Rédaction avec AFP 


> Publicité <


 
   
  e-llico 
   

Voir la version archivée du site