Au même moment, à Sao Paulo, son adversaire de gauche Fernando Haddad a défendu la laïcité lors d'une rencontre avec des pasteurs évangéliques. La religion joue un rôle décisif dans cette campagne extrêmement polarisée.

Jair Bolsonaro, de confession catholique, a notamment bénéficié du soutien enthousiaste de la plupart des très influentes Eglises néo-pentecôtistes, séduites par son discours en défense de la "famille traditionnelle".

D'après le dernier recensement officiel, datant de 2010, 65% des Brésiliens de déclarent catholiques et 22,2% évangéliques, mais la proportion de ces derniers n'a cessé de croître ces dernières années.

Le candidat d'extrême droite a déclaré à l'issue de la rencontre avec l'archevêque Orani Tempesta avoir "signé un engagement en faveur de la famille, de l'innocence de l'enfance dans les écoles, de la liberté religieuse et contre la légalisation des drogues et de l'avortement".

Au Brésil, l'avortement n'est autorisé qu'en cas de viol, de risque pour la mère ou de grave malformation cérébrale du foetus. Fernando Haddad, pour sa part, s'est efforcé de démentir des "calomnies" circulant sur les réseaux sociaux, notamment sur la distribution dans les écoles quand il était ministre de l'Éducation (2005-2012) d'un "kit gay" destiné à rendre les enfants homosexuels.

"L'Etat laïc reconnaît toutes les croyances. Il ne peut pas être la priorité d'une seul religion, il doit toutes les accueillir", a-t-il affirmé lors de sa réunion avec des pasteurs.

D'après le dernier sondage publié lundi par l'institut Ibope, Jair Bolsonaro est crédité de 59% d'intentions de vote, contre 41% pour Fernando Haddad.

Parmi les personnes interrogées se déclarant évangéliques, 66% ont affirmé vouloir voter pour le candidat d'extrême droite et seulement 24% pour le représentant du Parti des Travailleurs (PT). L'avantage est nettement moindre chez les catholiques, avec 48% pour Jair Bolsonaro et 42% pour Fernando Haddad.

(Source AFP)