L’animateur s’est amusé à se faire passer pour un homosexuel, se parant de tous les oripeaux homophobes (voix féminisée, paroles crues, images de mauvais goût, ...).
"Réfléchi, anticipé, préparé, ce piège supposait évidemment de choisir des victimes. Et celles de l'émission étaient des hommes, gays ou bi", écrit SOS homophobie.
"Lors de ces échanges téléphoniques, il a enchaîné les allusions graveleuses avec pour seul objectif de ridiculiser et d’humilier les hommes au bout du fil", poursuit l'association.
"L’animateur nous a habitués à ce genre d’agissements qui, sous couvert d’humour, banalisent des postures LGBTIphobes dont les conséquences sont, faut-il le rappeler, les moqueries, les injures, le harcèlement dont sont victimes chaque jour les personnes lesbiennes, gays, bies, trans et intersexes (LGBTI)", estime SOS homophobie pour qui "faire rire en humiliant et en dégradant n’est pas digne d’un personnage public qui prétend combattre les discriminations".
SOS homophobie alerte le CSA afin que toute complaisance à l’égard de ce type d’attitude ne soit plus tolérée et que des sanctions soient prises.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a recensé plus de 17.500 signalements de téléspectateurs dimanche pour cette séquence, un record tous programmes confondus.
Interrogé dimanche dans le JDD, Cyril Hanouna réagit en se posant en victime et en annonçant qu'il compte attaquer en justice le CSA.
Vendredi soir, il s'était déjà montré très remonté contre le comportement du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel qu'il accusait d'avoir "appelé des journalistes et incité à la délation sur leur compte twitter".
Finalement, il s'est ravisé lundi, indiquant qu'il ne porterait pas plainte contre le CSA "dans un souci d'apaisement".
> Des activistes manifestent devant le CSA
Lundi matin, quelques activistes LGBT ont manifesté devant les locaux du Conseil supérieur de l'audiovisuel auquel ils reprochent "sa passivité à l’égard de Cyril Hanouna". Ils ont tagué sur le trottoir le slogan "Hanouna producteur d'homophobie, CSA complice".
Le CSA devrait se pencher sur ce cas au cours d'une session plénière le 31 mai.
"Multirécividiste, l'émission bénéficie d'une complaisance complice de la part des autorités publiques, mais aussi des sponsors et marques, et évidemment de la chaine C8 et des responsables du groupe Canal, qui soutiennent son émission", dénoncent ces militants dans un communiqué.
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