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Mondial de foot
L'intervention des Pussy Riot rappelle que la Russie n'est pas un état de droit
 

Les feux de la Coupe du monde éteints, la Russie de Poutine qui s'est offert une vitrine respectable pendant cinq semaines redevient un pays qui ne respecte en rien les droits humains et les les droits des personnes LGBT en particulier. C'est ce qu'ont voulu dénoncer les Pussy Riot avec une action en finale.

 
 
 
 

La finale de la Coupe du monde de football opposant la France à la Croatie, a été marquée par un incident, le seul ou presque, mais visible du monde entier.

Un groupe de quatre personnes a fait irruption sur le terrain avant d'être arrêté par le service de sécurité russe.

Cet envahissement de terrain a été revendiqué par les Pussy Riot, un groupe russe de punk rock féministe, qui entendait dénoncer la façade présentée par les autorités russes pendant la durée de la Coupe.

"Parfois, je regrette que ce ne soit pas encore 37 !"s’est écrié un membre de la sécurité évoquant par là la terreur stalinienne, à l'adresse des militants interpelés leur donnant du même coup raison.

"La Russie, tu le sais, n'est pas un État de droit", dénoncent sur leur chaîne YouTube les militantes de Pussy Riot dans une vidéo de revendication de l'action.

Le groupe souhaitait alerter sur le double visage des autorités russes: l'un montrant une belle image de la Russie, accueillante et souriante, à l'occasion de la Coupe du monde, l'autre violent et arbitraire, une fois les projecteurs éteints. 

La "nouvelle image" positive de la Russie était évidemment un objectif majeur de Vladimir Poutine.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, est allé dans le sens du chef du Kremlin. Il a estimé "qu'énormément de stéréotypes sur la Russie ont volé en éclats" grâce au Mondial-2018.

"Toutes les peurs que certains tentaient d'attiser avec cette Coupe du monde (...) ne se sont pas réalisées, cela a été l'exact opposé", a poursuivi avec emphase le patron du foot mondial.

Parmi les "peurs" en question, le racisme et le hooliganisme, mais aussi l'homophobie étaient en première ligne.

Tout le monde avait en mémoire les images des hooligans russes s'en prenant à des fans anglais pendant l'Euro-2016, mais ceux-ci ont brillé par leur absence et la Coupe du monde s'achève sans incident.

Pas vraiment une surprise, tant les autorités russes avaient pris le problème à bras le corps. Mais des droits de l'Homme à la situation des homosexuels, ces problématiques qui auraient pu ternir le Mondial russe ne l'ont touché qu'à la marge.

La brève arrestation du militant gay britannique Peter Tatchell, qui avait prévu de manifester sur la place Rouge pour dénoncer "la torture d'homosexuels en Tchétchénie", a fait peu de vagues, d'autant que les policiers l'ayant interpellé ont fait preuve d'une délicatesse et d'un tact inhabituels.

Les autorités ont toléré l’ouverture d’une "Maison de la diversité" à Moscou, un refuge temporaire à l’initiative du réseau Football Against Racism in Europe, qui a permis à des jeunes gays et lesbiennes de suivre les matchs sur grand écran entourés de drapeaux arc-en-ciel. Mais celui-ci a été régulièrement inspecté par des agents du FSB, les services de sécurité russes.

L'exemple le plus frappant de ce double visage est celui du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, emprisonné pour "terrorisme" à l'issue d'un procès "stalinien" selon Amnesty International et en grève de la faim depuis deux mois pour réclamer la libération des "prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie.

Malgré des appels à sa libération, son cas a finalement reçu peu d'échos et très peu nombreux étaient les supporters de football présents en Russie à savoir qui il était.

On a aussi appris qu'une tentative d'enlèvement d'un survivant de la purge anti-gay de Tchétchénie avait eu lieu vendredi dernier à Saint-Petersbourg, avec la complicité de la police russe, à deux jours de la finale.

(Avec AFP)



 
   
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