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 Pour leur défense, les accusés évoquent l'argent facile - Agressions homophobes à Tarbes 
Agressions homophobes à Tarbes
Pour leur défense, les accusés évoquent l'argent facile
 

Le tribunal correctionnel de Tarbes a examiné mardi le rôle de neuf jeunes âgés de 18 à 24 ans, jugés pour une série d'agressions dont certaines à caractère homophobe, pour "se faire de l'argent facile", a admis l'un d'eux.

 
 
 
 

Dans ce procès qui doit se poursuivre mercredi, les prévenus -huit hommes et une femme- doivent notamment répondre de "vols avec violence", de "vols par ruse" et d' "extorsions commises en raison de l'orientation sexuelle".

Parmi ces jeunes issus de l'agglomération tarbaise et qui pour la plupart avaient déjà un casier judiciaire, quatre comparaissent détenus, trois sont libres sous contrôle judiciaire et deux ne se sont pas présentés à l'audience.

Entre mars et septembre 2017, les onze agressions se sont déroulées selon un mode opératoire identique: la victime était violentée par plusieurs individus lors d'un rendez-vous fixé sur un site de rencontres, principalement dans les environs de Tarbes et de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), puis contrainte à retirer de l'argent à un distributeur de billets.

"Ce que j'ai fait est grave", a admis à la barre un jeune homme identifié comme le meneur. Père d'une petite fille, il travaillait dans un restaurant de Lourdes au moment des faits. Un jeune homme "en proie à des troubles de l'identification sur le plan affectif" et "ayant une personnalité psychopathique", selon une expertise psychologique.

Les sept jeunes gens présents à l'audience se sont défendus de tout sentiment homophobe. L'avocat de l'une des victimes, Me Stéphane Jaffrin a évoqué "une véritable machine" pour décrire des agressions qui suivaient inexorablement le même procédé : "On isole une personne de nuit sur un lieu de rencontre particulièrement loin du centre-ville, et puis le piège se referme", a-t-il indiqué à l'AFP.

"Au mois de juin 2017, c'était presque tous les deux jours que les auteurs piégeaient des personnes homosexuelles ou bisexuelles. Et c'est bien parce qu'elles étaient homosexuelles ou bisexuelles qu'on leur extorquait de l'argent", a-t-il ajouté.

"Il y a dix victimes qui ont osé déposer plainte et qui se sont constituées parties civiles, mais il semblerait, compte tenu de l'entreprise montée par tous ces protagonistes, qu'il y ait entre une trentaine et une quarantaine d'autres victimes qui, elles, ne déposeront pas plainte", estime cet avocat.

"En ciblant des personnes homosexuelles, l'objectif était de trouver des personnes plus hésitantes à déposer plainte. Ce sont aussi peut-être des personnes plus faciles à 'capter', notamment sur les réseaux sociaux", a indiqué, de son côté, Me Charles Bernier, également conseil d'une partie civile, qui a été agressée deux fois par le même groupe. "Je ne pense pas qu'il faille décrire ces jeunes gens comme homophobes. On peut mettre ça sur le compte de la jeunesse et d'une sorte d'irresponsabilité", a pour sa part assuré à l'AFP Me Joseph Mesa, défenseur de l'un des prévenus.

Le caractère homophobe de ces agressions a été retenu car l'enquête a permis d'identifier des victimes hétérosexuelles qui elles n'ont subi aucune violence physique. Pour celles-ci, une jeune fille jouait le rôle "d'appât" pour attirer les hommes dans un guet-apens. Les prévenus encourent jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

(Source AFP)


 
   
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