e-llico.com mobile
 
  
  Actus
 
 
 Pro et anti-GPA s'affrontent à coup de tribunes - Gestation pour autrui  
Gestation pour autrui
Pro et anti-GPA s'affrontent à coup de tribunes
 

Après la publication, mardi, d'une tribune de 110 personnalités réclamant un "débat de fond" "serein, argumenté et informé" sur la GPA, les opposants à la gestation pour autrui signent une contre-tribune dans laquelles ils s'opposent au "marché de la personne humaine". 

 
 
 
 

"Non au marché de la personne humaine" que représente le recours aux mères porteuses, ou GPA (gestation pour autrui), clament des personnalités comme la philosophe Sylviane Agacinski et le professeur René Frydman, père du premier bébé éprouvette, dans une tribune publiée vendredi.

"Une telle transaction commerciale (elle l'est toujours, même si l'on déguise le paiement en indemnité ou dédommagement) est contraire aux droits de la personne humaine", écrit la quarantaine de signataires de cette tribune publiée dans Le Monde, au lendemain du lancement des Etats généraux de la bioéthique.

Pratique interdite en France et à laquelle le président Emmanuel Macron n'est pas favorable, la GPA sera abordée lors de ces Etats généraux.

Ces débats pilotés par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doivent nourrir la réflexion avant la prochaine loi bioéthique, attendue au Parlement à l'automne.

La GPA "s'apparente à une forme de corruption (...) puisqu'elle attribue une valeur marchande et à l'enfant et à la vie organique de la mère de substitution", poursuit la tribune. "L'objet d'un tel commerce n'est pas seulement la grossesse et l'accouchement, c'est aussi l'enfant lui-même, dont la personne et la filiation maternelle sont cédées à ses commanditaires".

"En un temps où l'on s'insurge contre les violences faites aux femmes, où l'on traque les stéréotypes de genre et où l'on revendique l'égalité des sexes, il serait opportun que l'usage commercial de leur corps dans l'industrie procréative mobilise davantage l'opinion publique et les médias", estiment les signataires.

Cette tribune est également signée par José Bové, l'écrivaine Eliette Abécassis, l'ancienne ministre des droits des femmes Yvette Roudy, l'ancien président du CCNE Didier Sicard ou le biologiste Jacques Testart.

Mardi, dans une autre tribune publiée par Le Monde, 110 personnalités, dont les intellectuels Pierre Rosanvallon et Élisabeth Badinter, avaient réclamé un "débat de fond" "serein, argumenté et informé" sur la GPA.

Ils prônaient notamment l'élaboration d'une "convention internationale sur la GPA", sur le modèle de la convention de la Haye qui encadre l'adoption internationale et lutte contre le trafic d'enfants.

"Nous, associations de lutte contre l’infertilité, citoyens engagés en faveur de l’égalité des droits, demandons que le débat qui va s’ouvrir à l’occasion de la révision des lois de bioéthique soit un véritable débat, et de ce fait, inclue la gestation pour autrui (GPA). En effet, cette dernière fait partie des techniques d’assistance médicale à la procréation selon l’Organisation mondiale de la santé qui en a donné une définition précise", pouvait-on lire notamment.  

Parmi les signataires on trouvait aussi les noms de sociologues Irène Théry et Martine Gross, d'Elisabeth Badinter, mais aussi ceux d'artistes comme Muriel Robin, Vincent Dedienne ou Christophe Honoré et encore le Premier adjoint à la maire de Paris Bruno Julliard.

Selon un récent sondage Ifop paru dans La Croix, 64% des Français sont favorables à la GPA: 18% y sont favorables "dans tous les cas" et 46% "pour des raisons médicales seulement".

(Avec AFP)


 
   
  e-llico 
   

Voir la version archivée du site