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 Un jeune de 18 ans jugé pour agression homophobe à Paris - Coups de bâton et de bouteilles  
Coups de bâton et de bouteilles
Un jeune de 18 ans jugé pour agression homophobe à Paris
 

Des coups de bâtons et de bouteilles dans les côtes, assénés par un groupe de jeunes, parce qu'il est homosexuel. Le seul majeur poursuivi pour cette violente agression homophobe survenue mi-octobre à Paris, a comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

 
 
 
 

Il promenait son chien ce soir-là, en bas de chez lui dans le XIVe arrondissement de Paris. Lorsque tout à coup, cet homme de 45 ans a été pris à parti par "un groupe d'une trentaine de jeunes hommes et femmes", selon un témoin.

Armés de bouteilles en verre et de bâtons, le groupe, composé principalement de mineurs dont cinq sont jugés devant le tribunal pour enfants, commence alors à l'insulter, le traitant de "sale pédé".

"Oui et alors ?", leur répond l'homme de 45 ans, qui n'a pu venir à l'audience vendredi "à cause du stress permanent" suite à l'agression, selon son avocate.

Un jeune homme soupçonné d'être le prévenu, âgé de 18 ans, sort alors un téléphone portable et lance à la victime "Fais caca, sale pédé, sale pédé", tout en filmant la scène pendant laquelle la victime reçoit de violents coups dans les côtes, lui valant trois jours d'ITT (interruption temporaire de travail).

Deux hommes, venus porter secours à la victime, se font eux aussi tabasser. L'un d'entre eux reçoit des coups de pied au visage alors qu'il est à terre. Ils en ressortiront tous les deux avec des blessures, notamment des plaies sur le crâne qui nécessiteront des sutures et leur vaudront pour l'un, deux jours et l'autre, sept jours d'ITT. Ils sont parties civiles dans cette affaire.

Placé sous contrôle judiciaire, le prévenu jugé en comparution immédiate est poursuivi pour "violences volontaires en réunion, avec armes et en raison de l'orientation sexuelle". Il devra aussi répondre d'"outrage sexiste en raison de l'orientation sexuelle", nouvelle infraction créée par la récente loi contre les violences sexistes et sexuelles.

Ouvert fin octobre, ce procès avait été renvoyé deux fois, notamment pour procéder à la géolocalisation du téléphone portable du prévenu qui prétend ne pas avoir été sur les lieux au moment de l'agression. A l'issue des précédentes audiences, le procureur avait requis 12 mois d'emprisonnement dont 4 avec sursis et mise à l'épreuve.

"Je n'étais pas sur les lieux des faits ce soir-là. Je n'ai pas commis de violence, je n'ai rien fait de spécial", a-t-il dit au tribunal qui l'interrogeait une nouvelle fois sur son emploi du temps de la soirée.

Dans cette affaire, les enquêteurs se fondent notamment sur des vidéos, dont certaines remises par des témoins, ainsi que sur des photos sur lesquelles apparaît un jeune homme dont certains éléments de description pourraient correspondre au prévenu.

"Vous avez déclaré la dernière fois être chez vous" au moment de l'agression, lui a rappelé la présidente. "Or l'exploitation de votre téléphone portable a démontré que vous n'étiez pas à votre domicile. Vous avez donc menti ?"

En bas de survêtement, sweat à capuche et doudoune noire, le jeune homme a reconnu être sorti de chez lui ce soir-là, mais seulement "pour aller chercher une canette" dans une épicerie. "Ce n'était ni un mariage, ni un enterrement", a défendu son avocate Me Laurence Latour.

"C'était un jour anodin pour mon client, qui n'a pas horodaté sa journée. Comme pour tout individu lambda, il est difficile de se souvenir avec précision des horaires".

"Je ne comprends pas ce que je fais là. je n'ai rien contre les homosexuels", a assuré le prévenu en levant ses mains ornées de bagues.

Le nombre de plaintes pour actes homophobes a augmenté ces derniers mois. Selon le ministère de l'Intérieur, 262 plaintes ont été déposées entre janvier et septembre 2018, soit 15% de plus qu'en 2017. Délibéré le 1er février.

Rédaction avec AFP

 

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