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 Une exposition sort de l'oubli William Gedney, photographe exigeant et solitaire - Montpellier 
Montpellier
Une exposition sort de l'oubli William Gedney, photographe exigeant et solitaire
 

William Gedney, un "grand oublié" de la photographie américaine des années 1960-90, est mis à l'honneur à partir de mercredi au Pavillon populaire de Montpellier pour une première rétrospective complète de ce talentueux solitaire.

 
 
 
 

"Il n'a jamais eu la reconnaissance qui lui est due", assure Gilles Mora, spécialiste de la photographie américaine et commissaire de l'exposition "William Gedney, Only the Lonely, 1955-1984" présentée du 28 juin au 17 septembre à Montpellier.

"Son oeuvre est magistrale par sa qualité, sa technique, sa sensibilité, sa sensualité même, proche de certains de ses contemporains, son amie Diane Arbus ou Robert Franck, mais porteuse d'une vision unique", explique le directeur artistique du Pavillon populaire, où sont exposées plus de 200 photos en noir et blanc de l'artiste autodidacte et solitaire, refusant toute compromission commerciale.

L'exposition a été montée à partir des archives complètes, déposées par Lee et Maria Friedlander, ses plus proches amis, à l'université de Duke, à Durham (Caroline du Nord). Elle permet de découvrir chronologiquement une oeuvre caractérisée par un rapport intime au monde et une immersion dans l'univers des sujets photographiés.

Né en 1932, à Albany, capitale de l'État de New York, graphiste de formation, William Gedney a très tôt voulu se consacrer entièrement à la photographie, vivant chichement et faisant de temps à autre des travaux alimentaires pour poursuivre un art qu'il considérait comme l'égal de la littérature.

A Montpellier, le visiteur peut notamment découvrir sa série sur la ferme de ses grands-parents à Norton Hill, dans l'État de New York en 1959, celle sur une famille de 12 enfants d'une région minière du Kentucky durement touchée par la crise économique ou encore les mouvements hippies à San Francisco en 1966, des photographies de rue ou les magnifiques scènes nocturnes de Bénarès et enfin les manifestations homosexuelles des années 1970-80.

La visite est rythmée par "Only the Lonely", un standard de rock américain de 1960 qui passe en boucle et résume parfaitement pour Gilles Mora la solitude professionnelle et existentielle de Gedney, qui n'eut droit de son vivant qu'à une seule exposition réduite au Museum of Modern Art (Moma) fin 1968.

Aucune publication significative n'accompagna son travail. Un catalogue édité par Hazan en marge de l'exposition permet aujourd'hui d'en mesurer l'importance.

En 1989, Gedney meurt dans une grande solitude, deux ans après avoir découvert qu'il était atteint du sida, dont il fut une des premières victimes. Le photographe avait toujours soigneusement caché son homosexualité, considérant que son orientation sexuelle appartenait strictement à la sphère intime.

(Source AFP)


 
   
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