"C'est un film extrêmement fort, qui représente tout ce que nous défendons", a déclaré la réalisatrice à l'AFP. "Ce film va retentir dans le monde entier. Partout où il y a des interdits de l'homosexualité". Premier long-métrage de Saim Sadiq, présenté à Un certain regard, "Joyland" balaye tous les clichés qui courent en Occident sur la société pakistanaise et traite d'homosexualité refoulée et de transsexuels établis, avec le personnage de Madame Biba, une meneuse de revue ambitieuse et haute en couleur.
Le film conte l'histoire d'Haider (Ali Junejo), fils cadet d'une cellule familiale vivant sous l'autorité du patriarche. Sa femme travaille, pas lui, ils n'ont pas encore d'enfant et on sent bien qu'il déçoit son vieux père, en n'épousant pas les contours virilistes en vigueur. Il finit par trouver un emploi comme danseur dans un cabaret dont les stars sont des artistes transgenres, et tombe sous le charme de l'une d'entre elles, Biba.
"Dans 'Joyland', il n'y a aucune caricature. Il y a de beaux personnages, qui sont complexes et réalistes. On a été bouleversé par ce film, et très heureux de le primer", a souligné Catherine Corsini, qui avait remporté la "Queer Palm" l'an dernier pour "La fracture". Le film, qui était en compétition, suit un couple de femmes au bord de la rupture, se retrouvant à l'hôpital, un jour de manifestation des Gilets jaunes. Une situation explosive à tous les niveaux.
Créée en 2010 par le critique Franck Finance-Madureira, la "Queer Palm" récompense chaque année un film et des courts métrages traitant des thématiques LGBT, "queer" ou féministes, parmi toutes les sélections cannoises.
Rédaction avec AFP
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